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Il faut que tu saches
J'irai chercher ton coeur si tu l'emportes ailleurs
Même si
dans tes danses d'autres dansent tes heures
J'irai chercher ton
âme dans les froids dans les flammes
Je te jetterai des sorts
pour que tu m'aimes encore
Fallait pas commencer m'attirer me toucher
Fallait pas tant
donner moi je sais pas jouer
On me dit qu'aujourd'hui, on me dit
que les autres font ainsi
Je ne suis pas les autres
Avant que
l'on s'attache, avant que l'on se gâche
Je veux que tu saches
J'irai chercher ton coeur si tu l'emportes ailleurs
Même si
dans tes danses d'autres dansent tes heures
J'irai chercher ton
âme dans les froids dans les flammes
Je te jetterai des sorts
pour que tu m'aimes encore
Je trouverai des langages pour chanter tes louanges
Je ferai
nos bagages pour d'infinies vendanges
Les formules magiques des
marabouts d'Afrique
J'les dirai sans remords pour que tu m'aimes
encore
Je m'inventerai reine pour que tu me retiennes
Je me ferai
nouvelle pour que le feu reprenne
Je deviendrai ces autres qui te
donnent du plaisir
Vos jeux seront les nôtres si tel est ton
désir
Plus brillante plus belle pour une autre étincelle
Je me
changerai en or pour que tu m'aimes encore
______a
Le ballet
ça t'arrive sans crier gare
Au milieu d'une heure incolore
Un geste, une odeur, un regard
Qui comme déchire ton décor
Tout à coup ce coeur qui t'avait presque oublié
Se pointe à ta
porte et se remet à cogner
Attention, le ballet va commencer
Tu comprends pas trop c'qui (1) t'arrive
Tu crois d'abord à
une erreur
Tu l'évites et lui te devine
Entre le désir et la peur
Tu t'entends lui dire des phrases sans aucun sens
Qu'importe
les mots n'ont plus d'importance
Car le ballet a commencé
Il met ses plus beaux atours et du miel sur sa voix
Toi tu te
fais velours et tes bijoux brillent sur toi
Il te dit poèmes et
rêves de lointains voyages
Tu réponds Florence, peinture,
impeccables images
Dames et cavaliers, avancez
Un coup d'oeil à son dos, ses hanches, quand s'efface le
galantin
Un regard quand elle se penche et laisse deviner un
sein
Elle sait dejà ses mains, les contours de sa bouche
Le
cambré de ses reins, qu'elle a noté en douce
Car le ballet va s'animer
Il a su les codes et donné les bons mots de passe
Encore un
peu d'alcool et que tombent les cuirasses
Livrées les clés des
corps enfin les peaux s'embrassent
Et le temps s'arrête tant que
dure la grâce
Car le ballet, est bientôt terminé
Et la vraie vie, va
commencer
Et oui - la vraie vie -
(1) c'qui: Contraction of "ce qui"
____
Regarde-moi
C'est comme une machine à fond de train
Une locomotive qui
foncerait sans fin
Des coups des secousses, je m'habitue pas
Qui conduit, qui
pousse ce train, qui sait où il va?
J'ai mal à la tête, j'ai mal au coeur
Faites que l'on arrête,
appelez-moi le contrôleur
Je veux qu'on m'explique, je veux quelqu'un
En cas de panique
c'est écrit là,
Oh, tirez sur le frein à main
Et toi qu'est-ce que tu fous là,
Sur ton sofa, à côté d'moi
Tu vois pas que j'crève (1), que j'suis vidée
Que j'ai plus de
sève, que je vais lâcher
Regarde-moi, dis-moi les mots tendres
Ces mots tout bas,
Fais-moi redescendre loin de tout loin de tout çà
Je veux, je
commande, regarde-moi
J'ai besoin de tes yeux,
C'est le miroir où j'existe sans
eux
Je ne me vois pas
Mais tout nous aspire, petits écrans
Faut montrer le pire
ailleurs
Pour accepter nos néants
Si t'y prends pas garde, avec le temps
Tu te fous des gares et
jamais plus tu ne redescends
Les tempes qui cognent, çà me reprend
Ou tu te raisonnes ou tu
prends des médicaments
Mais je voudrais savoir, une fois seulement
La fin de l'histoire et pourquoi, où et comment
Qui sont les bons et les méchants?
(1) j'crève: Contraction of "je crève"
____
Je sais pas
Détourner des rivières, porter des poids
Traverser des mers,
je saurais faire
Défier des machines, narguer des lois
Les foudres divines, çà
m'effraie pas
J'sais prendre un coup, le rendre aussi
River des clous, çà
j'ai appris
J'suis pas victime, j'suis pas colombe
Et pour qu'on m'abîme,
faut qu'je tombe
Je sais les hivers, je sais le froid
Mais la vie sans toi, je
sais pas
Je savais le silence depuis longtemps
J'en sais la violence,
son goût de sang
Rouges colères, sombres douleurs
Je sais ces guerres, j'en ai
pas peur
Je sais me défendre, j'ai bien appris
On est pas des tendres
par ici
Je sais les hivers, je sais le froid
Mais la vie sans toi, je
sais pas
Lutte après lutte, pire après pire
Chaque minute, j'ai cru
tenir
J'voudrais apprendre jour après jour
Mais qui commande à nos
amours?
Je sais les hivers, je sais le froid
Mais la vie sans toi, je
sais pas
Je sais pas
Je sais pas
____
La mémoire d'Abraham
Juste une prière avant d'obéir
A l'ordre des choses et de nos
pères
Avant de partir
Juste une autre vie sauvée de l'oubli
Gravée bien mieux que
par une lame
Dans la mémoire d'Abraham
Longue l'attente de l'heure
Lourde la peine en nos
coeurs
Mais si grands notre amour notre foi en toi
Et
difficile de te comprendre parfois
Que sera demain nos destins plus loin?
Un peu de paix d'amour
et de pain
Au creux de tes mains
Longue l'attente de l'heure
Lourde la peine en nos
coeurs
Mais si grands notre amour notre foi en toi
Et
difficile de te comprendre parfois
Conduis nos enfants pour la fin des temps
Remplis de plus de
joies que de larmes
La mémoire d'Abraham
____
Cherche encore
Y'a tant de murs qui te retiennent
Trop d'inaccessibles
échelles
Dans tes rêves et dans tes mots
Tu as choisi l'envers à la peine
Ailleurs où d'autres
arcs-en-ciel
Tracent des mondes plus beaux
Cherche encore
Tant que brûlera ta flamme
Le paradis qui
dort
Dans les secrets de ton âme
Cherche encore
Suis ta
lumière et tes lois
Si tu peux cherche encore plus fort
Et si
jamais tu te perds
Je serai là, je serai là
Je veux rester dans ton histoire
Une petite porte
ouverte
Dans le couloir où tu fuis
Derrière les barreaux de ta
mémoire
Même où la raison déserte
Je t'entendrai sans un cri
Va plus loin cherche encore
Tant que brûlera ta flamme
Le
paradis qui dort
Dans les secrets de ton âme
Cherche
encore
Suis ta lumière et ta foi
Si tu peux cherche encore
plus fort
Et si jamais tu te perds
Je serai là, je serai là
Et le temps les gens continuent d'avancer
Si tu tombes avant
je saurai te porter
Et les vents, les ans, continuent de
tourner
Si l'oubli t'attend, moi aussi je l'attendrai
______
Destin
Y'a pas de voiles aux volets de mes frères
Y'a pas d'opale
autour de mes doigts
Ni cathédrale où cacher mes prières
Juste
un peu d'or autour de ma voix
Je vais les routes et je vais les frontières
Je sens,
j'écoute, et j'apprends, je vois
Le temps s'égoutte au long des
fuseaux horaires
Je prends, je donne, avais-je le choix?
Tel est mon destin
Je vais mon chemin
Ainsi passent mes
heures
Au rythme entêtant des battements de mon coeur
Des feux d'été je vole aux sombres hivers
Des pluies d'automne
aux étés indiens (1)
Terres gelées aux plus arides déserts
Je
vais je viens, ce monde est le mien
Je vis de notes et je vis de lumière
Je virevolte à vos cris,
vos mains
La vie m'emporte au creux de tous ses mystères
Je
vois dans vos yeux mes lendemains
Tel est mon destin
Je vais mon chemin
Ainsi passent mes
heures
Au rythme entêtant des battements de mon coeur
Je vais les routes et je vais les frontières
Je sens,
j'écoute, et j'apprends, je vois
Le temps s'égoutte au long des
fuseaux horaires
Je prends, je donne, avais-je le choix?
Je prends le blues aux signaux des répondeurs
Je prends la
peine aux aéroports
Je vis l'amour à des kilomètres
ailleurs
Et le bonheur à mon téléphone
Tel est mon destin
Je vais mon chemin
Ainsi passent mes
heures
Au rythme entêtant des battements de mon coeur
_____
Les derniers seront les premiers
Quand marcher sans autre but
Plus de passé demain
fourbu
Dans le néant du froid de la rue
Quand les mots n'existent plus
Quand l'espérance oubliée,
dissolue
Quand les alcools même ne saoûlent plus
Restent les
phrases écorchées
De ces phrases qu'on jette avant de renoncer
Les derniers seront les premiers
Dans l'autre réalité
Nous
serons princes d'éternité
Un billet sur le trottoir
Dans un journal d'autres
histoires
Un rayon de soleil au hasard
Une fleur abandonnée
Ce que les autres ont laissé de
côté
Plus assez neuf, plus assez
Quand ta place est
au-dehors
Ne reste que ces phrases comme île au trésor
Les derniers seront les premiers
Dans l'autre réalité
Nous
serons princes d'éternité
____
J'irai où tu iras
Chez moi les forêts se balancent
Et les toits grattent le
ciel
Les eaux des torrents sont violence
Et les neiges sont
éternelles
Chez moi les loups sont à nos portes
Et tous les
enfants les comprennent
On entend les cris de New York
Et les
bateaux sur la Seine
Va pour tes fôrets tes loups tes gratte-ciel
Va pour tes
torrents tes neiges éternelles
J'habite où tes yeux brillent où
ton sang coule
Où des bras me serrent
J'irai où tu iras, mon pays sera toi
J'irai où tu iras
qu'importe la place
Qu'importe l'endroit
Je veux des cocotiers des plages
Et des palmiers sous le
vent
Le feu du soleil au visage
Et le bleu des océans
Je
veux des chameaux des mirages
Et des déserts envoûtants
Des
caravanes et des voyages comme sur les dépliants
Va pour tes cocotiers tes rivages
Va pour tes lagons tout bleu
balançant
J'habite où l'amour est un village
Là où l'on
m'attend
J'irai où tu iras, mon pays sera toi
J'irai où tu iras
qu'importe la place
Qu'importe l'endroit
Prends tes clic et tes clac (1) et tes rêves et ta vie
Tes
mots, tes tabernacles (2) et ta langue d'ici
L'escampette et la
poudre (3) et la fille de l'air
Montre-moi tes edens montre-moi
tes enfers
Tes nord et puis tes sud et tes zestes d'ouest
Chez moi les forêts se balancent
Et les toits grattent le
ciel
Les eaux des torrents sont violence
Et les neiges sont
éternelles
Chez moi les loups sont à nos portes
Et tous les
enfants les comprennent
On entend les cris de New York
Et les
bateaux sur la Seine
Qu'importe j'irai où bon te semble
J'aime tes envies j'aime ta
lumière
Tous les paysages te ressemblent
Quand tu les éclaires
J'irai où tu iras, mon pays sera toi
J'irai où tu iras
qu'importe la place
Qu'importe l'endroit
_____
J'attendais
Et j'écoutais longtemps couler l'eau des fontaines
Et
j'écoutais le vent chanter infiniment
Vagues de quiétude et de
paix
D'aussi loin que je me souvienne
L'enfance est un immense
océan
Et je rêvais longues années, longue indolence
Où rien ne se
passe mais où rien ne s'oublie
J'allais sereine et sans
connaître
Le moindre feu d'une absence
Ce n'est qu'en te croisant
Que j'ai su, j'ai compris
J'attendais, j'attendais
J'attendais ton regard pour expliquer
enfin
Le pourquoi de ces au revoir
A tout ce long chemin
J'attendais, j'attendais
Le pays de ton corps le toucher de
tes mains
Ma douce boussole mon nord,
Le sens à mes demains
Et j'abordais les troubles rives adolescentes
Les doutes, les
jeux, les mauvais courants
Je me souviens les coups de
sang
Des musiques et des mots de France
Amants d'avant
Y'a bien des vies qu'on nourrit d'étude ou de science
Destins
faits d'aventures, de records ou d'argent
Des vies d'écriture et
de voyage
Ou de rêve de puissance
J'y pensais bien de temps en
temps,
En écoutant le vent
J'attendais, j'attendais
J'attendais ton regard pour expliquer
enfin
Le pourquoi de ces au revoir
A tout ce long chemin
J'attendais, j'attendais, j'attendais ton amour
Ton beau ton
bel amour
Je l'attendais pour enfin vivre
En donnant à mon tour
J'attendais
____
Prière païenne
Les mains serrées, çà c'est facile
Fermer les yeux, j'aime
plutôt çà
Genoux pliés, pas impossible
Se taire un peu, «Mmm»
pourquoi pas
Mais ma prière, elle est qu'à moi
J'y mets tout ce que j'aime,
ce que j'espère
Tout ce que je crois
Je prie la terre de toute ma voix
Mais pas le ciel, il
m'entend pas
Mais pas le ciel, trop haut pour moi
Quand j'me réveille je loue le jour
La vie toujours, toutes
ses merveilles
Je prie les roses, je pris les bois
Les virtuoses, n'importe
quoi
Je prie l'hiver quand il s'en va
L'été, les étoiles et la
mer
Et le soleil et ses éclats
Et j'suis sincère, j'prie pour tout çà
Mais toi le ciel, tu
n'entends pas
Mais toi le ciel, est-ce que t'est là
C'est ma prière païenne
Mon crédo ma profession de
foi
C'est ma supplique terrienne
J'y mets tout ce que
j'espère
Et tout ce que je crois
Je prie la terre, de toute ma voix
Et toi le ciel, nous oublie
pas
Je prie les hommes, je prie les rois
D'être plus homme, d'être
moins roi
Je prie les yeux, les yeux défaits
Ce que les cieux, ne voient
jamais
Je prie l'amour, et nos cerveaux
Qu'on imagine et qu'on
se bouge
Et sans trop compter sur là-haut
Savant poète, je prie pour toi
Et toi le ciel,
écoute-moi
Et toi le ciel, entend ma voix
Je prie la paix, l'inespérée
Les «Notre Père» n'ont rien donné
Et tous les hommes de lumière
Qui font la guerre à la guerre
Je prie nos rêves, je prie nos bras
Mais toi le ciel, entends
ma voix
Et toi le ciel, entends nos voix,
Nous oublie pas
_____
Vole
Vole vole petite aile
Ma douce, mon hirondelle
Va t'en
loin, va t'en sereine
Qu'ici rien ne te retienne
Rejoins le ciel et l'éther
Laisse-nous laisse la
terre
Quitte manteau de misère
Change d'univers
Vole vole petite soeur
Vole mon ange, ma douleur
Quitte ton
corps et nous laisse
Qu'enfin ta souffrance cesse
Va rejoindre l'autre rive
Celle des fleurs et des
rires
Celle que tu voulais tant
Ta vie d'enfant
Vole vole mon amour
Puisque le nôtre est trop lourd
Puisque
rien ne te soulage
Vole à ton dernier voyage
Lâche tes heures
épuisées
Vole, tu l'as pas volé
Deviens souffle, sois
colombe
Pour t'envoler
Vole, vole petite flamme
Vole mon ange, mon âme
Quitte ta
peau de misère
Va retrouver la lumière
____
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Copyright © 2000 Celine's maniacs All Rights Reserved. |
English translation by Raffaele |