Progetto insonnia3

      Storia

 

Storia

Arte Medicina Varie  

 

LES CROISADES :
FRACTURE ENTRE L’ORIENT ET L’OCCIDENT ?
____________________________________________________
K. LA QUATRIEME CROISADE (1202-1204)
            En 1198, le pape Innocent III lance un appel pour la quatrième croisade.  Cet homme ambitieux a reçu une éducation juridique et théologique élevée.  D'une grande franchise, il est néanmoins d'une foi sensible et profonde.  Il ne prêche pas que la croisade en Orient.  Il pro­clame également une croisade dans les Etats baltes et une autre dans le sud-ouest de la France contre les cathares[1].  Il est le pape qui prêcha le plus de croisades.
             Il n'hésite pas à soumettre le clergé à l'impôt pour financer les diverses expéditions.  C'est à cette époque que les privilèges des croisés sont définis avec plus de précision.  Sa politique pour les croisades fut bien trop ambitieuse et il finira par perdre le contrôle de la quatrième croisade.
             Les réactions face aux prédications du pape sont plutôt décevantes.  Mais lorsque l'Eglise s'impose pour financer les expéditions, plusieurs participants se réunissent autour de plusieurs seigneurs de l'Ile-de-France et de Champagne.  L'objectif de cette quatrième croisade est d'atteindre l'Egypte.  Ce pays est le centre du pouvoir musulman au Moyen-Orient. A l'époque, des tensions agitent Byzance.  Une querelle oppose deux frères : Isaac Ange et Alexis III.  Ce dernier détrône son frère et le fils d'Isaac fuit en Occident.  Il propose un marché aux Francs : si les croisés lui restituent son trône, il leur versera une importante somme d'argent et mettra à leur disposition d'importants contingents pour la lutte au Moyen-Orient.  Les chefs francs acceptent.  Le 24 juin, l'armée franque débarque à Constantinople et donne l'assaut : Alexis III s'enfuit et Isaac est libéré.  Son fils, qui lui succède, tient ses promesses envers les croisés. Des émeutes antioccidentales éclatent.  Quelques mois plus tard, Alexis et son fils sont assassinés. 
             Le nouvel empereur, Alexis V se montre hostile vis-à-vis des Occi­dentaux.  De plus en plus isolés, les Francs décident de reprendre Constantinople, seuls.  Quelques mois plus tard, les croisés se partagent l'empire Byzantin.  Après plusieurs jours de pillage, la ville leur appartient.  Cette quatrième expédition permet la fondation de nouveaux Etats croisés dont l'existence se révélera fragile et pré­caire.
 L. LA CINQUIEME CROISADE (1217-1221)
            Innocent III  appelle à une nouvelle expédition pour récupérer la Terre sainte, mais meurt avant de voir son projet se réaliser.  En 1213, Jérusalem se trouve toujours sous la domination des musulmans.
             Les premiers seigneurs à partir pour cette croisade sont Léopold VI d'Autriche et les rois André de Hongrie et Hugues de Chypre.  Les premiers contingents à prendre le départ pour Jérusalem sont issus du Saint Empire germanique.  En 1218, les croisés envahissent l'Egypte et la ville de Damiette tombe entre leurs mains.  Le sultan égyptien al-Kamil (neveu de Saladin) propose un marché : si les croisés évacuent l'Egypte, il est prêt à leur laisser tout le territoire de Jérusalem.  Les Francs ne s'entendent pas : le roi de Jérusalem, Jean de Brienne, veut accepter tandis que Pélage d'Albano, le légat du pape, refuse de négocier avec le sultan.  Le temps passe et les Egyptiens bloquent les approvi­sionnements venant de Damiette forçant les Francs à se rendre.  Le 30 août, ils abandonnent l'Egypte aux musulmans.
 
M. LES CROISADES DE SAINT LOUIS (1248-1254 et 1270)
            La première croisade de Saint Louis prend son départ en 1248.
C'est une expédition préparée longuement.  Les croisés sont bien équipés et bien approvisionnés.  Le recrutement des hommes commence quatre ans auparavant.  De nombreux seigneurs prennent la croix : les frères du roi et les comtes Pierre de Vendôme et Jean de Montfort.  De nombreux vassaux se rallient à eux.  Les préparatifs de cette nouvelle croisade sont fort coûteux.  Louis IX finance environ la moitié de l'expédition.  Les impôts et l'Eglise paient le reste.
            Au total, une armée de 15 000 hommes est levée.  Les hommes proviennent de toutes les régions de France : Champagne, Bourgogne, Bretagne, Poitou, mais aussi d'Italie et d'Angleterre.  Louis arrive en Egypte au mois de mai 1249.  Les croisés prennent Damiette et marchent vers le Caire.  La mort du sultan al-Salih Ayoub abat le moral des musulmans. 
Confiants, les Francs continuent d'avancer.  Ils s'arrêtent en face de Mansoura où se trouvent les troupes égyptiennes mais ils ne parviennent pas à traverser le cours d'eau.  Quelqu'un leur révèle l'existence d'un gué qui n'est pas surveillé en aval.  Après l'avoir passé, le frère de Louis IX donne l'ordre à son avant-garde de continuer.  Il désobéit à l'ordre d'attendre que lui avait donné son frère et mène ses troupes à la destruction.C'est le tournant décisif de la croisade.  Le nouveau sultan égyptien, Turan Shah, donne du courage aux musulmans. Louis a perdu trop d'hommes dans la bataille pour continuer à avancer.  Le 6 avril, le roi, vaincu, doit se rendre.  Libéré contre une forte rançon, il s'embarque pour Acre au lieu de retourner en France.  Il reste encore quatre ans en Orient et fortifie des villes comme Césarée, Acre, et Jaffa aux mains des Francs.  En 1267, il reprend la croix, mais à peine débar­que-t-il à Tunis qu'une épidémie décime les Francs.  Saint Louis meurt le 25 juillet.
N. LA DERNIERE CROISADE
            Durant le XIIIe siècle, les Occidentaux résistent en Terre sainte face aux troupes de musulmans qui ne cessent de se renforcer.  L'échec des deux croisades de Saint Louis (1250 et 1270) sonnent le glas des grandes expéditions organisées par les monarques et les seigneurs euro­péens.  L'essor soudain de l'empire de Ghengis Khan représente un danger pour les chrétiens et les musulmans.  Seule une alliance avec les Mongols (chrétiens en partie) aurait peut-être évité la chute des chrétiens d'Orient.
            Cet empire, fondé par Ghengis Khan, est composé de tribus nomades et de solides cavaliers.  Son petit-fils, Batu, déferle sur l'Europe de l'Est et la Russie de 1236 à 1242.  C'est à ce moment-là que les Mongols se heurtent aux chrétiens.  Le clergé allemand, puis français proclament des croisades pour les anéantir.  Les cavaliers aux yeux bridés battent en retraite en 1242.
            En 1248, un autre petit-fils de Ghengis Khan, Houlagou, s'empare de Bagdad. Il y commet d'affreux massacres et détruit la ville.  Les Mongols tuent le dernier calife abbasside et mettent fin à la dynastie ayyoubide de Saladin, en Syrie.  Ils sont enfin arrêtés par les mamelouks, en 1260.  Cette victoire donne aux Mamelouks la maîtrise de pratiquement tout l'ancien empire ayyoubide.  Trois ans plus tard, le sultan mamelouk Baybars Ier lance les premières attaques contre les Etats latins d'Orient.
            Les Francs d'Orient appellent l'Occident à leur secours, mais l'aide parviendra trop tard.  En 1291, le sultan mamelouk al-Ashraf Khalil, envahit Acre et, après un terrible siège de plusieurs semaines, s'empare de la ville et du reste des colonies latines.
O. L'ULTIME ESPOIR DES CROISES
            Malgré la chute de la ville d'Acre et la reconquête des Etats latins d'Orient par les musulmans, l'espoir de restaurer un royaume chrétien en Palestine ne s'éteint pas. Pendant tout le XIIIe siècle, des projets en ce sens verront le jour. 
            La plupart des auteurs des projets se réunissent à la cour des rois et des papes de France : Guillaume de Nogaret, Guy de Vigevano.  Le roi les encouragent à mettre au point leurs plans.  Ils reçoivent de précieux conseils de missionnaires, de laïcs, de Templiers et d'Hospitaliers qui connaissent bien l'Orient. 
            L'un de ces reconquérants ambitieux est un vénitien : Marino Sanudo Torsello (1270-1343).  Il projette de reconquérir l'Egypte et la Palestine en évinçant les Mamelouks.  Son rêve passe par la domination politique et économique de la  Méditerranée.  Pour ce faire, il préconise un embargo économique et des alliances politiques judicieuses.  La reconquête de l'Egypte se fera grâce à l'envoi d'un petit groupe de pro­fessionnels par mer suivi d'une expédition massive de croisés.
            Tous ces projets ne tiennent pas compte de l'avancée des Ottomans sans la seconde moitié du XIVe siècle.  Les Occidentaux sous-estiment la puissance de ces nouveaux envahisseurs. Aucun de ces projets ne se concrétisera, mais cette idée de recon­quête de la Terre sainte hantera encore longtemps l'esprit des Occidentaux.

 

[1] Secte qui repose sur la foi en deux dieux : l'un régnant sur le monde spirituel et l'autre,            créateur du monde matériel où l'âme est emprisonnée.  Libérer son âme passe par le renoncement à tout ce qui est de ce monde. (Atlas des Croisades)

 

| page 1 | page 2 | page 3 | page 4 | page 5 | page 6 | page 7 | page 8 |



| Home |        | back |