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LES CROISADES :
FRACTURE ENTRE L’ORIENT ET L’OCCIDENT ?
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"Je ne vois guère que l'abricot
comme fruit possible ramené
des croisades par les chrétiens."
                                     J. LE GOFF
 A. Les conséquences des croisades
            Certains historiens ont longtemps considéré les croisades comme un événement incontestablement positif.  Aujourd'hui encore, d'aucuns clament que les expéditions en Terre sainte ont permis à la conscience européenne de prendre forme  et de s'affirmer. 
             S'il est indéniable que les croisades ont permis à des chrétiens issus de plusieurs nations européennes de se côtoyer et de défendre ensemble les valeurs du christianisme, n'est-il pas prématuré (voire anachronique) de parler de "conscience européenne" dès cette époque ?    Selon Jacques Le Goff, qui a publié récemment une biographie de Saint Louis, les croisades ne devraient pas susciter le moindre enthousiasme.  La prise de Jérusalem et le pillage de Byzance sont des épisodes honteux de l'histoire.  Les croisés qui se livrent au sac de la ville se montrent loin de l'idéal chevaleresque !     Certains historiens vont plus loin : ils voient dans les massacres des Juifs d'Allemagne ou d'Europe centrale les premiers grands "pogroms"[1] de l'histoire.  L'exaltation des prédicateurs pour la reconquête des Lieux saints s'accompagne, la plupart du temps, de discours antisémites qui attisent la haine des Occidentaux.  Bien que l'Eglise n'encourage pas ouvertement ces massacres, la haine entre les chrétiens et les juifs s'amplifie.  Une rupture existe entre la chrétienté d'Orient et d'Occident depuis 1054.  Deux Eglises rivales coexistent : l'Eglise catholique romaine et l'Eglise orthodoxe.  Lorsque l'empereur Alexis Ier Comnène lance un appel au pape pour aider Byzance à chasser les Turcs seldjoukides, Urbain II y voit l'occasion de réunir les deux mondes chrétiens.  Or, les expéditions successives qui passent par Constantinople et surtout la prise de la ville en 1204 portent un coup mortel à la chrétienté d'Orient.  La population byzantine ressentira, dès lors, une haine inextinguible et un mépris profond pour cet Occident chrétien.   Le sort des chrétiens en terre d'islam n'est guère enviable.  Ils deviennent suspects aux yeux des musulmans qui les accusent souvent de traîtrise.  Les dhimmis[2], souvent montrés du doigt en cas de crise, voient leurs droits se détériorer surtout en Egypte et en Syrie.     Mais les croisades marquent encore plus profondément les mentali­tés des musulmans. L'Occident du XIII rrrgggge siècle vit un certain épanouis­sement tant économique que culturel. Quatre domaines sont particuliè­rement créateurs : la morale, le récit, l'histoire et la science.  Les uni­versités[3] prennent une importance considérable et la littérature est en pleine expansion : littérature moralisante, chronique historique, ...  Sur le plan commercial, l'industrie textile se développe et les échanges entre les différents pays d'Europe s'amplifient, notamment par l'intermédiaire des foires de Lyon et de Champagne.  
 L'Orient, au contraire, sombre dans la décadence et l'obscuran­tisme.  La victoire de Saladin sur les Francs n'est qu'un triomphe apparent.  Après la mort du grand philosophe Averroès, en 1198, les Arabes entament une longue période stérile qui annonce le déclin de la brillante civilisation musulmane. Le monde musulman a connu son moment de gloire entre le VIIIe et le XIIIe siècle.  A cette période, l'Islam s'ouvre sur d'autres civilisations.  Il manifeste une forme de tolérance qui n'existe pas en Occident vis-à-vis des autres religions.  Plutôt que de refuser la présence des non-musulmans, la législation islamique permet aux juifs et aux chrétiens de vivre dans la société musulmane à condition de payer la dîme.  Ce statut, certes de ressortissants de seconde zone, a toutefois permis aux non-musulmans d'exister à travers les siècles. 
 A la suite des invasions franques, le monde arabe s'est replié sur lui-même et tout s'est détérioré notamment sur le plan intellectuel, scientifique et artistique.  Tandis que l'évolution de l'Occident s'amorce, l'Orient entame un long procédé de déclin. 
B. Le syndrome des Croisades ou le syndrome de Saladin[4]
             Les rapports entre l'Orient et l'Occident n'ont cessé de se dégrader depuis l'époque des croisades.  Ces expéditions en Terre sainte constituent le premier grand choc entre la civilisation arabo-musulmane et notre civilisation occidentale.  Aujourd'hui, force est de constater que les croisades marquent encore profondément l'esprit des musulmans. 
            Dans son ouvrage, Que veulent les Arabes ?, Fereydoun Hoveyda analyse les conflits entre l'Occident et l'Orient d'une manière très complète et extrêmement judicieuse.  Il explique notamment le drame provoqué au sein du monde arabe par la naissance de l'Etat d'Israël sur la terre palestinienne.  Il est important de comprendre ce que représente cette terre sainte pour les musulmans.  La Palestine fait partie du Dar-al-Islam, la terre sacrée appartenant aux musulmans (la Demeure de l'Islam).  En 1948, cette partie de terre sacrée est occupée par un Etat "infidèle" : Israël.  Evidemment, ces conceptions d'ordre religieuses sont loin de préoccuper les pays occidentaux.  Ainsi, les Arabes ont ressenti doublement "l'invasion" des infidèles en terre d'Islam : la première fois au XIIe siècle et la deuxième fois en 1948 !  Depuis lors, ils attendent un nouveau Saladin qui chassera les "infidèles" et restituera cette terre sacrée aux musulmans.  Les conflits qui déchirent le Moyen-Orient actuel sont profondément liés à cette période lointaine de l'histoire. Tant que les pays de cette région ressentiront douloureusement la présence d'Israël et vivront "affectivement encore à l'heure du XIIe siècle"[5], nul espoir de voir la paix gagner ne sera permis.  Ainsi, comment ne pas être frappé par le discours politique de certains hommes d'Etats musul­mans (Saddam Hussein, Hafez al-Asad) appelant à la guerre sainte en faisant référence à Saladin?  Il est surprenant de constater que le monde arabe ne parvient pas à considérer les croisades comme un lointain épisode de l'histoire.  L'Orient voit toujours un ennemi naturel en l'Occident.  Les récents attentats commis à Paris par de dangereux fanatiques n'ont-ils pas été accompagnés par un communiqué rapportant qu'une bombe avait secoué la capitale française des croisés, Paris ?  En 1981, le Turc Mehemet Ali Agça tente d'assassiner le pape et explique plus tard, dans une lettre : J'ai décidé de tuer Jean-Paul II, commandant suprême des croisés.  Le regard que l'Orient pose aujourd'hui sur l'Occident ressemble parfois à ce regard empreint de stupeur qu'il posa sur les "Franj".  A la fois fasciné et effrayé, le monde musulman ne peut empêcher l'émergence d'un sentiment de persécution.  Ces sentiments confus prennent la forme d'une obsession chez de dangereux fanatiques.  Selon l'écrivain libanais Amin Maalouf, les croisades, sept siècles plus tard, "sont ressenties par le monde arabe comme un viol."
 C. Moyen-Orient : l'impasse ?
             Aujourd'hui, face aux images et aux nouvelles tragiques qui nous parviennent du Moyen-Orient, véritable poudrière prête à exploser à tout moment, des interrogations se posent à nous : les peuples de cette région pourront-ils, un jour, se pardonner et se supporter ?  Pourquoi les trois courants monothéistes (judaïsme, christianisme et islamisme) ne parviennent-ils pas à se tolérer ?    Depuis très longtemps, les relations entre la Chrétienté et l'Islam sont entachées de violences.  L'Islam a détruit l'Empire Chrétien d'Orient.  A leur tour, les chrétiens ont envahi la terre des musulmans durant les croisades du Moyen-Age.  Actuellement, il est évident que ces luttes passées compromettent et "gèlent" le dialogue entre l'Orient et l'Occident.  Ce dernier apparaît souvent comme le responsable de tous les maux de l'Orient.  Pour comprendre l'impact de la rupture entre la chrétienté et le monde musulman, il est nécessaire de remonter aux sources, c'est-à-dire aux textes fondateurs qui aujourd'hui influent sur des modes d'être et de pensées.  Véritables supports identitaires, ces textes sacrés structurent les mentalités actuelles.   Si un musulman et un judéo-chrétien s'installent face à face et qu'ils réfléchissent sur leur religion, ils se rendront vite compte qu'ils sont à la fois très proches et très éloignés. En effet, les trois religions du "Livre" croient à un Dieu unique qui ressuscitera les bons croyants.  Judaïsme, christianisme et islamisme sont les rameaux d'un même arbre qui s'enracine dans le texte sacré biblique.  Néanmoins, que de conflits certaines différences, certaines nuances dans l'interprétation des textes ont-elles engendrées !   Dans le cas d'Israël, le problème est épineux.  Selon les textes sacrés, elle appartient autant aux Juifs qu'aux musulmans.  D'après la Bible, Yahvé a promis cette terre aux Hébreux.  Les musulmans la réclament parce qu'ils l'ont conquise lors du djihad ordonné par Allah.  Le conflit qui règne entre ces deux parties ne trouvera donc jamais de solution ?  Non.  A moins que Arabes et Israéliens cessent de s'accrocher désespérément à leurs textes sacrés et qu'ils choisissent de regarder vers l'avenir. 
IV. MOYEN-ORIENT: berceau des trois religions monathéistees de l'humanité 
             "Il n'y a qu'un Dieu puisqu'il n'y a qu'un ciel.
Ce sont les nuages qui dessinent les religions
et font les orages."
                                              J. D'ANSELME
            La diversité, souvent source de richesse et de connaissance, prend au  Moyen-Orient un goût amer de larmes et de souffrances.  Tour à tour, musulmans, juifs et chrétiens combattront sur ces terres et revendi­queront leur possession.  Quels sont les liens entretenus par ces religions et ces hommes ?  Et quels obscurs abîmes les séparent irrémédiablement ?
 A. LE JUDAISME
            Le Moyen-Orient a vu naître des civilisations parmi les plus riches de l'Antiquité : Akkad, Summer, ...  En Mésopotamie, on adore plusieurs dieux : Sin (dieu de la Lune), Enlil (dieu de la Terre), Mardouk (dieu régnant sur Babylone), ...  Le peuple conserve des petites statuettes des dieux et fait des offrandes.  Dans l'actuelle Palestine (le pays de Canaan), deux dieux s'opposent :  Baal et El. 
           Plus tard, on retrouvera des traces de ces croyances dans la Bible, notamment avec le déluge relaté dans l'Epopée de Gilmagesh.  Le rédacteur des certains textes bibliques connaissait probablement la version mésopotamienne de ce mythe.  Les mythes du déluge sont extrêmement répandus.
 C'est entre 1900-1300 av. J.-C. que se situe l'ère biblique des patriarches.  Pendant plus de 1000 ans, les Hébreux forment des tribus de nomades et leurs pérégrinations les mènent dans la plupart des pays du Moyen-Orient.  D'après la Bible, Abraham, le patriarche des Israélites et sa tribu quittent la ville d'Ur (sud de l'actuel Irak) et viennent s'établir en terre de Canaan. Abraham aurait répondu à l'appel de Dieu.  En récompense, Yahvé (l'Eternel) lui promet une patrie pour lui et les siens : Israël.  Première religion monothéiste, le judaïsme s'oppose à l'adoration de plusieurs dieux. Les descendants d'Abraham s'installent en Egypte et ils y sont réduits en esclavage jusqu'en 1225 av. J.-C.  L'Exode nous révèle que Moïse (nom d'origine égyptienne) est un Israélite élevé à la cour du pharaon.  Il n'a jamais oublié son peuple et souffre de le voir réduit à l'esclavage.  Il les aide à fuir et sur le chemin du retour vers Canaan les Hébreux reçoivent les lois qui sont à la base du judaïsme.  Moïse ne verra jamais la terre promise, car il meurt avant d'y parvenir.  Josué mènera le peuple élu à destination.Quels sont les fondements de la première religion monothéiste ?  Tout d'abord, la croyance en l'existence d'un Dieu unique, le Tout Puissant. On ne peut pas le représenter et les offrandes ne suffisent plus. Le croyant doit respecter les commandements que Dieu transmet par l'intermédiaire de Moïse. Grâce au prophète, Yahvé scelle l'Alliance avec le peuple d'Israël.  Lors du jugement dernier, Dieu récompensera les bons et punira les mauvais. L'ancien Testament est rédigé essentiellement en hébreu avec quelques passages en araméen[6].  La rédaction des textes s'échelonne entre le Xe siècle et le IIe siècle av. J.-C.  Le livre sacré (Torah) comprend le Pentateuque (Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome), les Prophètes et d'autres textes.  Il semblerait que le Pentateuque ait été rédigé à partir de sources différentes ce qui implique une diversité dans la définition de Dieu même et de la création.  La première bible (le "Livre") en version grecque, la Bible des Septante, est achevée au IIe siècle av. J.-C.
B. LE CHRISTIANISME  
            Le christianisme apparaît avec la naissance de Jésus de Nazareth.  Le Nouveau Testament comprend les Evangiles des Apôtres, les Actes des Apôtres, les Epîtres des Apôtres et l'Apocalypse.  Les Evangiles ont été rédigés au premier siècle.  Peu d'historiens contestent l'existence de Jésus le nazaréen.  Dieu l'a envoyé sur terre pour sauver les hommes, il est le Fils de Dieu, le Messie.  Le christianisme se démarque du judaïsme sans toutefois réellement s'y opposer ou s'en détacher. 
"Ne pensez pas que je sois venu pour détruire la loi de Moïse   et l'enseignement des prophètes.  Je ne suis pas venu pour les        détruire mais pour leur donner leur véritable sens." 
                                                                                 Matthieu, 5, 17-18.
             L'amour du prochain, le pardon, l'humilité et le renoncement aux biens de ce monde sont les préceptes du christianisme.  Lors de la mort de Jésus, ses disciples se réunissent et décident de répandre le message qu'il leur avait enseigné.  Certains d'entre eux sont persécutés, mais mis­sionnaires infatigables, ils parcourent le bassin méditerranéen et l'Asie Mineure. 
            Les rapports du judaïsme et du christianisme sont relativement complexes. Les premiers disciples de Jésus continuent à professer le christianisme comme une sorte de prolongement du judaïsme.  Ils demandent aux fidèles de respecter la Torah. 
             Vers 48, Paul un juif anti-chrétien se convertit et fonde des com­munautés qui se détachent de la loi hébraïque. Il déclare : "Le salut n'est pas dans la loi de Moïse, mais dans Jésus ressuscité".  Pourchassé, il meurt à Rome, en 60.  Plus tard, Marcion de Sinope, hérésiarque du IIe siècle, ira jusqu'à affirmer que le Dieu de l'Ancien Testament n'est pas le même que celui du Nouveau Testament.
 Dès le IVe siècle, les chrétiens se querellent au sujet de la nature divine du Christ.  Arius, prêtre d'Alexandrie, nie la divinité du Christ.  Les disciples de Nestorius, quant à eux, prétendent qu'il existe deux personnes et deux natures différentes, l'une humaine, l'autre d'essence divine sans réunion entre les deux.  Enfin, les jacobites (leur fondateur est Jacques Baradée) croient en la divinité du Christ.
             Les premiers conciles tentent d'apporter une réponses à toutes ses questions.  En 451, le concile de Chalcédoine rejette le monophysisme et proclame que le Christ est une seule personne en deux natures. Les Eglises arméniennes, coptes, nestoriennes, jacobites et syro-orthodoxes sont monophysites.
            Ces dissensions concernent essentiellement les Eglises du Moyen-Orient.  En 1054, le schisme d'Orient sépare l'Eglise catholique de Rome et l'Eglise orthodoxe. Les différends qui opposent les chrétiens d'Orient ont dessiné une mosaïque de rites divers.
             Ces chrétiens nous rappellent que le christianisme n'est pas né à Rome et comme le déclarait récemment Amin Maalouf, "l'apôtre Pierre n'est pas né sur les bords du Tibre ou de la Seine, c'est un garçon de chez nous."  Ces querelles et ces différentes séparations formeront l'ensemble des communautés religieuses chrétiennes au Moyen-Orient. Cette diversité pose parfois quelques problèmes. Ainsi, il est possible de trouver des Arabes chrétiens et des Arabes musulmans. On rencontre aussi des Arabes chrétiens en Israël !  Il faut donc se garder de calquer automatiquement un peuple à une religion ou une race à une religion.  L'Histoire nous a maintes fois montré que l'homme entretenait des rapports complexes avec la religion qui dépassaient souvent la notion de frontière !
C. L'ISLAM
            A la fin du VIe siècle, l'Arabie est un désert habité par des tribus nomades.  L'endroit constitue une lieu de passage privilégié pour les échanges commerciaux provenant de la Chine ou de l'Inde. Quelques grandes familles y règnent et financent des caravanes qui partent dans d'autres pays pour tisser des liens commerciaux. Les habitants sont poly­théistes et de nombreux pèlerins viennent adorer les idoles de la Ka'aba, célèbre pierre noire située au centre de la Mecque. Mahomet voit le jour à la Mecque, en 570.  Orphelin très jeune, il est élevé par ses oncles.  Il devient caravanier et effectue plusieurs voyages en Palestine, en Irak et en Syrie.  Il entre au service d'une veuve, Khadija, de quinze ans son aînée et il l'épouse.  Vers l'âge de quarante ans, il reçoit ses premières révélations par l'ange Gabriel.  Il est convaincu qu'il doit annoncer aux Arabes la vraie religion.  Pourchassé par les riches marchands de la Mecque, il se réfugie dans une ville située à 400 kilomètres au nord, Yathrib (qui deviendra Médine, plus tard). L'année de son départ marque le début de l'ère musulmane en 622 (l'hégire).  Lorsqu'il meurt dix ans plus tard, l'islam commence à se répandre dans toute l'Arabie.   La religion musulmane repose sur cinq piliers : la croyance en un Dieu unique (Allah) et en son prophète, la prière, le jeune du Ramadan, l'aumône et le pèlerinage à la Mecque. Ces doctrines sont exposées dans le Coran.  En plus d'être une religion, l'islam (soumission) est une doctrine politique et sociale. Le Coran se présente comme un livre saint au même titre que la Bible.  Les sourates ont été dictées par les révélations de l'ange Gabriel.  Ce même ange que l'on retrouve à plusieurs reprises dans le Nouveau Testament.  Mahomet est le dernier des prophètes qui s'inscrit dans la lignée des prophètes juifs et de Jésus.  Religion monothéiste, l'islam repose sur la croyance d'un Dieu unique, créateur de l'Univers.  Bon et juste, il récompensera les vertueux et punira les mauvais lors du Jugement.    Néanmoins, il existe des différences fondamentales entre la reli­gion musulmane et le judéo-christianisme.  L'une d'elle réside dans la personnalité même du Prophète.  Mahomet est un chef de guerre qui ordonne à ses disciples de convertir le monde.  Habile stratège politique, il laissera à ses descendants la volonté de conquérir le monde.  On peut se demander dès lors si l'islam ne s'inscrit pas plutôt dans une réforme socio-politique.  En effet, il fixe des lois qui organisent la justice et les rapports entre les hommes.      On compte près d'un milliard de musulmans dans le monde, aujourd'hui.  Il est important de souligner que musulman ne signifie pas arabe.  Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les Arabes ne repré­sentent qu'un sixième des musulmans répartis dans le monde. Mais, c'est le monde arabe qui proportionnellement à la totalité de sa popula­tion enregistre le pourcentage le plus élevé de musulmans. 
            Le Moyen-Orient est en majorité arabe à l'exception d'Israël.  Mais l'ensemble des régions du Nord sont habitées par des populations non-arabes musulmanes : les Persans, les Turcs, les Kurdes et les Azeris[7].  La branche sunnite de l'islam est dominante dans ces régions.  On trouve des minorités chiites en Iran, au Koweït, en Irak, au Yémen et au sud du Liban.  Cette diversité qui peut être vécue en harmonie est malheureu­sement gravement compromise par un mal qui ronge notre début de XXIe siècle : la montée des fondamentalismes.
 
En conclusion de mon travail, je dirai que mes différentes recherches et mes diverses lectures m'ont permis de poser un regard différents sur de nombreux événements de l'actualité.  En me plongeant dans l'histoire, j'ai pu comprendre l'impact réel du passé dans notre présent.  Le rôle des croisades dans la brisure qui existe aujourd'hui entre l'Orient et l'Occident est bien réel. Après les croisades, la civilisation arabe se replie sur elle-même, alors que le monde occidental devient peu à peu le centre de la civilisation dominante.  Il est loin le temps où les penseurs et les scientifiques arabes représentaient les références du monde intellectuel !
Hier et aujourd'hui, l'Occident apparaît comme la civilisation dominante, moderne qui impose au monde arabe un modèle, une marche à suivre.  Les Arabes hésitent entre le désir de progrès, de modernité et l'immobilisme qui tient ses racines dans cette lointaine époque des croisades.  Faut-il suivre l'Occident et risquer de perdre son identité ou ne pas bouger et se fermer à toute modernité ? 
            Ce dilemme ne trouvera-t-il donc jamais d'issue ?  La cassure est-elle irrémédiable ?  Les drames récents survenus au Moyen-Orient ou en Algérie ne laissent pas beaucoup de place à l'optimisme.  Néanmoins, en tant que future enseignante, j'ose poser un autre regard sur les événements.
            Je pense que chaque professeur doit s'investir et s'impliquer pour que le fossé qui existe entre les personnes de différentes cultures soit peu à peu comblé.  L'une des pistes à exploiter est, à mon sens, la découverte des différentes pratiques religieuses et des textes fondateurs.  On connaît le rôle prépondérant de l'Islam dans la culture des Arabes.  Il me semble dès lors important d'essayer de comprendre les fondements de la religion islamique pour briser le mur d'incompréhension qui entraîne souvent des attitudes de rejet et de racisme.  Il va sans dire que cet effort doit être soutenu par chaque partie !
            Je terminerai en disant que ce travail a confirmé l'envie que j'ai d'enseigner l'Histoire d'hier dans l'espoir que demain puisse s'établir un pont qui reliera deux mondes différents mais pas si lointains ...

[1] Soulèvements violents qui mènent souvent aux massacres de communautés juives.
[2] Juifs et chrétiens qui devaient payer un impôt en terre d'islam.
[3] Universités de Paris, d'Orléans, de Montpellier.
[4] Titre d'un chapitre du livre de Fereydoun HOVEYDA, Que veulent les Arabes ?, Paris, First,  1991.
[5]  Dans l'ouvrage de Fereydoun HOVEYDA, op. cit.
[6] Langue sémitique ancienne répandue en Palestine, en Syrie et en Egypte.  Langue du Christ.
[7] Les Azeris ou les Azerbaïdjanais sont les habitants de l'Azerbaïdjan (Asie occidentale).

 

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